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YAma nashi, Ochi nashi, Imi nashi
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3 août 2012

A louer

Résumé : UA / Par la force des choses, Ichigo se voit contraint d'abandonner son bel appartement. Il ne se doutait pas qu'un chanteur aussi charismatique que chiant allait se pointer pour les visites.

Pairing : Shuuhei / Ichigo

Genre : Humour / Romance

Raiting : Ma (+18) – Lemon

Disclaimer : Les personnages de Bleach appartiennent à Tite Kubo, l'histoire est à moi.

Bêta : Bellya

-_-_-_-_-_-

Accoudé sur la balustrade de son balcon, Ichigo profitait de la fin d'après-midi. L'été approchait à grands pas et c'était le moment de la journée que le rouquin préférait. Il était aux environs de 17h et la chaleur commençait doucement à devenir pesante, mais vers cette heure-là, un petit fond d'air frais se faisait sentir, laissant la ville respirer plus profondément.

Il aimait cet endroit, il aimait son appartement. Il avait eu le coup de foudre dès la première visite, il y avait trois ans de cela. Oh bien sûr, il aurait aimé n'importe quel appartement, du moment qu'il pouvait le partager avec celui qu'il aimait, mais le fait d'avoir pu trouver cette perle rare était le bonus des bonus.

Quand il faisait allusion à la perle rare, il pensait évidemment au logement, pas à cet enfoiré de Grimmjow. Il s'était finalement décidé, enfin, à le mettre à la porte deux mois auparavant. Ce type ne croyait tout de même pas s'en sortir sans aucune égratignure alors qu'il le trompait à tire-larigot. Il croyait franchement qu'il allait indéfiniment gober ses excuses toutes plus bidons les unes que les autres pour justifier ses retards de plus en plus fréquents ?

Le conte de fées était terminé, Ichigo était à nouveau célibataire. Et il devait rendre l'appartement. Le loyer était bien trop élevé pour pouvoir y vivre tout seul. Une fois qu'il s'était acquitté de toutes les factures, il ne lui restait quasiment plus rien pour ses courses.

Eh oui, c'est ça quand on se permet le luxe d'un beau trois pièces lumineux au dernier étage d'un immeuble en plein centre-ville de Tokyo.

Ichigo soupirait déjà en pensant au prochain logement qu'il allait habiter. Jamais il ne retrouverait ce genre de prestations pour son budget. A moins bien évidemment de s'éloigner de la grande ville.

Il étira une grimace à cette idée, s'il habitait dans la capitale c'est bien parce que ça l'arrangeait. Devoir se taper les transports en commun noir de monde, se faire bousculer pour pouvoir entrer dans les trains de banlieue, devoir courir pour ne pas avoir peur de louper sa correspondance, non merci, très peu pour lui.

L'avantage de cet appartement, c'est qu'il était à un quart d'heure à pieds de son lieu de travail. Et s'il voulait garder ce privilège et rester dans ses frais, il ne lui restait que la solution du studio. Ou à la limite un petit deux pièces dans un vieil immeuble mal insonorisé.

Il avait, pendant quelques temps, pensé à la solution du colocataire. Mais à bien y réfléchir, il n'était pas très chaud. D'une, il devait passer une annonce et de deux, ça l'embêtait de recevoir chez lui tout un tas d'inconnus et de leur poser une foule de questions sans intérêt pour savoir s'ils avaient des chances de s'entendre pour cohabiter. Sans compter qu'il y avait le risque de croiser une personne tout à fait charmante au premier abord et qui se révélerait par la suite être un dangereux psychopathe.

Il aurait aussi pu demander à l'un de ses amis s'il voulait venir vivre avec lui, mais en réfléchissant, il n'en avait trouvé aucun. Ils étaient soit en couple soit trop loin de Tokyo.

Et puis le taux d'intimité frôlerait rapidement le zéro. Même si tout le monde était au courant de sa sexualité et qu'ils ne s'en formalisaient pas, l'orangé se voyait mal ramener une future conquête chez lui sous les yeux de son colocataire. Et le lieu de leurs ébats se limiterait strictement à sa chambre. Pas très varié.

Et voilà où il en était. Il avait envoyé son préavis à son propriétaire et il lui restait maintenant trois mois pour trouver un nouvel appartement et éventuellement trouver un nouveau locataire pour celui-ci. S'il trouvait quelqu'un qui lui reprenait le bail, il pourrait même s'en aller plus tôt.

Pour la énième fois, il refit un nouveau tour de son futur ex chez lui. Depuis qu'il s'était résolu à quitter les lieux, il avait son petit rituel tous les soirs. Il passait dans chaque pièce, essayant d'imprégner ses rétines du moindre petit détail qui aurait pu lui échapper jusqu'alors.

Sa grande cuisine, moderne et fonctionnelle avec un nombre impressionnant de tiroirs et de placards de rangement, son plan de travail au-dessus duquel divers instruments étaient suspendus par des crochets. Il avait passé du temps dans cette cuisine, prenant soin de préparer de bons repas pour lui et Grimmjow. Maintenant qu'il était seul, il n'avait plus la même envie de cuisiner et se contentait la plupart du temps d'un sandwich vite fait bien fait.

Cette cuisine était séparée de la pièce d'à côté simplement par un petit pan de mur. En deux pas, il accédait à la pièce la plus spacieuse du logement. Le grand salon-salle à manger. D'un côté, il y avait la grande table qui pouvait accueillir jusqu'à huit personnes et le vaisselier ancien qu'il avait récupéré de sa mère. Il jurait un peu avec le reste du mobilier, surtout celui de la partie salon, qui était bien plus moderne, mais il était attaché à ce meuble.

De l'autre côté, la partie salon avec sa grande télévision à écran plat, les consoles de jeux vidéo, le canapé d'angle en cuir et la table basse en verre posée sur un tapis à poils longs et aux couleurs criardes afin de protéger les lattes du parquet flottant. Derrière le canapé, la bibliothèque qui contenait des dizaines d'ouvrages divers et variés. Des polars et des mangas pour la plupart, mais aussi des grands classiques, des ouvrages traitant d'histoire ou d'architecture, la lecture faisait partie des grands dadas d'Ichigo.

Et le tout était éclairé par la grande porte-fenêtre qui donnait sur le grand balcon. Les soirs d'été, son ex et lui avaient déjà organisé quelques barbecues dessus. Le mobilier de jardin, une table et quelques chaises en plastique solide étaient désormais rangés dans un coin du balcon pour ne pas déranger celui qui voudrait se poser contre la rambarde et admirer la vue. Il fallait dire que du haut du vingt-quatrième, et accessoirement dernier étage, il y avait de quoi en prendre plein les yeux. Et puis de toute façon, il n'avait plus cœur à inviter qui que ce soit maintenant.

D'une parce qu'il savait qu'il allait partir et de deux il n'avait plus vraiment l'entrain pour organiser une soirée entre potes. Tout est toujours nettement plus facile quand on est deux et là... Ils n'étaient plus deux. Il était juste lui.

L'orangé prit une pause et s'assit sur le carrelage frais du balcon pour lever ses yeux vers le ciel. Il faudrait vraiment qu'il songe à arrêter de déprimer comme ça. Des appartements, il en aurait d'autres dans sa vie et peut-être qu'il trouverait un jour un autre logement de cet acabit. Mais il fallait surtout qu'il arrête de penser au fait qu'il était seul.

Bon sang ! C'est lui qui avait décidé de la rupture, il ne devrait pas en être aussi affecté ! Et pourtant... Mettre fin à une relation qui a duré plusieurs années est douloureux. Même quand on a le rôle de celui qui quitte, ce n'est pas simple.

Il était habitué à avoir quelqu'un près de lui tous les jours. Et finalement, du jour au lendemain, plus personne à qui parler, même si dans les derniers temps, la conversation finissait immanquablement en dispute, il y avait quand même une présence dans les lieux.

L'orangé soupira avant de se relever. Un peu de nerf que diable ! Il était jeune, avait une bonne situation, des amis formidables et pour ne rien gâcher, il était plutôt joli garçon. Aucune raison de ne pas être heureux dans la vie.

Il passa dans la salle de bains afin de se passer un peu d'eau fraîche sur le visage pour se remettre les idées en place. Après s'être essuyé, il s'observa quelques instants dans la glace. C'est vrai qu'il était plutôt beau gosse, même ses cheveux roux qui lui avaient valu pas mal de désagréments lorsqu'il était petit lui conféraient aujourd'hui un certain charme. Ses grands yeux marron s'illuminaient à chaque fois qu'il souriait et son visage fin collait parfaitement avec le reste de son corps. Une taille honorable, svelte et légèrement musclé, juste assez pour que ça se remarque sous ses vêtements mais pas trop non plus pour que ça ne déborde pas de tous les côtés.

Alors non, Kurosaki Ichigo n'était pas un être narcissique et imbu de lui-même, c'était simplement qu'en ce moment il avait grandement besoin de se rassurer et de relever son niveau d'estime de soi.

Il se détourna du lavabo pour reprendre sa contemplation de l'appartement. Sa salle de bains n'était pas bien grande, mais il y avait tout ce qu'il fallait, dans les tons noir et blanc, tout semblait étincelant. Le propriétaire avait même poussé le luxe jusqu'à y faire installer une baignoire d'angle ET une douche à l'italienne.

Il passa ensuite à sa chambre. Une très belle pièce de dix-huit mètres carré qui lui avait permis d'acheter l'énorme armoire de ses rêves. Une pièce énorme de six portes, les deux du milieu étaient ornées de grands miroirs qui couvraient toute la hauteur. Bien sûr cette armoire était désormais à moitié vide et les tiroirs de la commode qui était placée en face du lit aussi. Sur cette commode, il y avait une petite télévision et un lecteur de dvd. Lui et Grimmjow avaient décidé de les installer ici pour être directement sur place et éviter de s'endormir devant un film sur le canapé.

Il en avait passé des soirées ici, blotti dans les bras de son homme, se laissant doucement gagner par le sommeil, bien au chaud sous la couette avec la respiration de Jaggerjack et le son de la télé comme berceuse.

Et voilà. Maintenant il avait envie de se jeter sur ce lit, de s'enrouler dans cette couette, de serrer un oreiller contre lui et de déprimer encore un bon coup.

« Mais bon sang, reprends-toi Kurosaki ! Tu es jeune, plein de vie, passionné, loin d'être bête et séduisant ! »

Parfois, il se mettrait bien lui-même un coup de pied aux fesses histoire de se secouer un peu les puces. Mais bon, l'image de devoir se tordre la jambe pour que son pied puisse atteindre son postérieur était plutôt comique et il émit un petit rire à cette pensée.

« Ben voilà, enfin un peu de bonne humeur. »

Il referma la porte derrière lui et se dirigea dans la pièce d'à côté, la dernière qu'il lui restait à visiter. Un peu plus petite que sa chambre, ils avaient pris la décision, lui et son ex de la transformer en bureau.

Son ordinateur et ses anciennes affaires de cours se trouvaient sur le côté droit de la pièce. En face, il y avait, à l'époque, les affaires de Grimmjow. Mais il n'y penserait pas maintenant ! Il avait pris la décision d'arrêter sa nostalgie et sa déprime bidon. Enfin, au moins pour ce soir, il ne savait pas dans quel était-il serait le lendemain.

Contre le mur du fond, près de la fenêtre, se trouvait un clic-clac qui pouvait servir de lit d'appoint pour les invités qui vivaient trop loin ou qui avaient un peu trop forcé sur la boisson pour reprendre le volant. L'avantage de cette pièce, c'est qu'elle pouvait aisément se transformer en deuxième chambre à coucher, ce qui fait que l'appartement pourrait également très bien convenir à un couple avec un enfant, ce qui décuplerait ses chances de trouver rapidement quelqu'un qui serait intéressé.

Oui, décidément, il adorait cet endroit et il savait déjà qu'il allait le regretter durant de très longues années. Mais une autre question se posait désormais à lui. Etant donné qu'il n'avait pas le choix de se trouver un logement plus petit que celui-là, comment allait-il pouvoir retrouver le confort qu'il avait ici ? Et surtout, comment allait-il caser toutes ses affaires ?

Pourtant ça ne faisait pas si longtemps que ça qu'il avait quitté le domicile de ses parents, il n'y avait que trois ans qu'il s'était défait du cocon familial. C'est quand même dingue ce qu'on peut accumuler comme choses en si peu de temps…

-_-_-_-_-_-

Voilà maintenant plusieurs jours qu'il avait posté une annonce sur un site Internet afin de céder son bail. Il avait eu plusieurs appels et les personnes qui étaient venues visiter avaient toutes été enchantées par le lieu. Malheureusement, le loyer assez élevé en faisait réfléchir plus d'un et pour le moment il n'avait pas encore eu de réponse claire et définitive.

Qu'à cela ne tienne, il savait parfaitement que ce genre de chose pouvait prendre du temps et que de toute façon vu les prestations offertes, il ne se passerait pas plus de deux mois avant de trouver un autre locataire. Et puis au moins, plus il avait de visites, plus il voyait du monde, même si ce n'était que pour une demi-heure.

D'ailleurs, il attendait une nouvelle visite pour ce soir. Ichigo regarda sa montre, 17h30. D'ici trente minutes, le potentiel futur habitant des lieux serait présent. Il prit soin de préparer un café et de sortir quelques gâteaux d'une boite en carton au cas où celui-ci aurait envie de lui poser quelques questions à la fin de la visite. Il était toujours plus agréable pour l'invité de pouvoir s'installer tranquillement pour discuter.

L'orangé se souvint de sa conversation téléphonique avec l'homme qu'il attendait. Le tout s'était passé très vite, celui-ci semblait très pressé. D'ailleurs Kurosaki avait à peine eu le temps de lui donner le jour, l'heure et l'adresse à laquelle il l'attendait que l'inconnu avait directement raccroché en le saluant brièvement, dans la précipitation, il ne savait même pas quel était son nom.

Maintenant que tout était prêt, il n'avait plus qu'à attendre. Alors il s'installa confortablement dans son canapé avec un magazine qu'il feuilletait distraitement. Une revue de la presse féminine que le rouquin n'avait absolument pas l'habitude de lire. Il s'agissait d'une erreur de la part du facteur. Il s'était trompé de boîte aux lettres. Et plutôt que de le rendre à son propriétaire, Ichigo avait gardé la feuille de chou et se moquait bien des différents conseils émis par le « journaliste » afin d'obtenir une plus belle peau.

Oui bon, il savait pertinemment que le vol de courrier était un délit passible d'une belle amende, mais franchement, personne ne pouvait savoir qu'il était le dangereux criminel de vol de courrier et ensuite, qui allait faire un scandale pour un magazine féminin ? Ce n'était pas une déclaration d'impôts ou des relevés bancaires qu'il avait subtilisé à l'une de ses voisines !

Finalement, l'orangé n'avait pas vu le temps passer et quand il releva les yeux pour voir l'heure qu'il était, il se rendit compte que son visiteur avait déjà quasiment trois quarts d'heure de retard. Non mais franchement, qu'est-ce que c'était que cet énergumène ? Il ne pouvait pas prévenir ? Non au lieu de ça il le laissait mariner dans son salon à ne rien faire qu'attendre comme un boulet.

Et s'il avait eu des projets pour ce soir, hein ? Bon en même temps, il devait avouer qu'il n'avait plus vraiment de vie sociale en dehors de son boulot depuis sa rupture, mais quand même ! Le type qui était censé venir n'était pas au courant de ça, c'est une marque de respect de prévenir et de s'excuser en cas de contretemps !

Kurosaki souffla d'impatience et de contrariété. Pour la peine, si ce mec se pointait finalement, il lui ferait comprendre que son comportement n'était pas apprécié en lui faisant faire le tour de l'appart' le plus rapide que ce type n'aura jamais connu. Et puis s'il avait des questions, tant pis pour lui, il avait qu'à être plus poli !

C'est au moment où il se réinstalla sur son canapé avec son magazine que la sonnerie se fit entendre. C'était parti pour l'opération visite express. Néanmoins, le rouquin prit bien son temps pour atteindre l'interphone, histoire d'énerver son interlocuteur trop pressé pour lui donner son nom par téléphone.

C'est d'une voix sèche qu'il lui donna les indications pour se rendre à son appartement et il laissa la porte d'entrée entrouverte avant de retourner dans la pièce principale pour reprendre sa lecture. Eh oui, ce monsieur n'avait pas le monopole de l'impolitesse, lui aussi pouvait se montrer très chiant quand il en avait envie. Mais il ne s'était certainement pas attendu à ce qui allait suivre…

Au bout de deux minutes, il entendit les premiers signes qui lui confirmaient que son invité était arrivé. La porte de l'ascenseur s'était ouverte puis refermée et des pas résonnaient dans le couloir qui menait à sa porte ouverte.

Faisant mine de continuer à s'intéresser au torchon qu'il avait sous les yeux, il observait du coin de l’œil l'entrée de l'homme. De là où il était, il ne put apercevoir qu'une silhouette de taille moyenne aux cheveux bruns hirsutes. Mais ce qui ne lui avait pas échappé était la succession des manquements à la bienséance.

Comme si de rien n'était, il avait poussé la porte, était entré sans annoncer sa présence, avait retiré son gilet qu'il avait laissé choir sur le petit meuble à côté de l'entrée et avait gardé ses chaussures aux pieds pour s'avancer vers lui.

Etant donné qu'il n'avait toujours pas daigné relever les yeux de son magazine, Ichigo n'avait certainement pas remarqué le petit sourire qui s'affichait aux coins des lèvres du visiteur. Celui-ci avait été étonné de ne voir personne qui l'attendait derrière la porte. En entrant, il avait aperçu une forme humaine assise sur son canapé et avait aussitôt compris que l'actuel occupant des lieux devait être à peu près de la même trempe que lui. Il y aurait certainement de quoi s'amuser.

C'est donc en tout état de cause qu'il avait décidé de jouer à l'emmerdeur. Exit les bonnes manières. En même temps, bien qu'il connaisse les règles de base de la courtoisie, il ne les employait que très rarement.

Il s'était donc avancé vers Ichigo et pouvait maintenant mieux distinguer les traits de son hôte. Alors non seulement c'était une forte tête qu'il pourrait s'amuser à rendre chèvre, mais pour ne rien gâcher, il était tout à fait à son goût.

Ce n'est que lorsqu'il était à portée de bras qu'il se décida à parler.

« Yo, Kurosaki je présume. Je sais, je suis à la bourre, mais te dérange pas pour moi, je vais faire mon petit tour. »

C'est à ce moment-là que l'orangé lâcha sa précieuse lecture pour tourner son regard vers ce type qui avait déjà tourné les talons et se dirigeait vers la cuisine pour commencer son introspection de l'appartement.

Il n'en revenait pas ! Une vraie tête à claque ce mec ! Dans la seconde où il l'avait vu porter sa main vers un des placards de la cuisine pour en inspecter la profondeur, il avait bondit de son assise et avançait vers lui d'un pas rapide, ferme et décidé. Arrivé à sa hauteur, il claqua la porte du placard, manquant de peu de lui cogner la tête avec l'un des coins.

« Dites-donc, faut pas vous gêner !

- Relax mec, je vais rien te piquer, j'ai assez de pognon pour me passer de cambriolages. »

Le brun était encore un peu sonné d'avoir réussi à éviter de justesse un coup de battant mais ne put s'empêcher de ricaner tout bas. Il ne pensait quand même pas que ce serait aussi simple de le faire enrager à ce point aussi vite.

« Et puis vous pourriez au moins me dire comment vous vous ap... »

Ichigo n'avait pas terminé sa phrase, le type venait de se tourner vers lui et ils étaient face à face pour la première fois. Il n'aurait su dire pourquoi mais cette tête lui disait quelque chose. Pourtant il était persuadé de ne jamais l'avoir rencontré jusqu'à présent.

Le type en question étira un large sourire plein de dents et tendit une main vers le rouquin.

« Hisagi Shuuhei. Enchanté Ichigo. »

Le ton était à la fois ironique, doucereux et extrêmement charmeur. Ce timbre de voix qui faisait craquer à coup sûr la personne qui se trouvait en face. Sans oublier le clin d’œil qui finissait d'achever le tableau du dragueur professionnel.

Mais plus que tout, c'était le nom de ce gars qui lui avait fait dresser les cheveux sur la tête. Hisagi Shuuhei, il avait sa réponse. C'était bien sa veine ça. Le chanteur et leader du groupe Shinigami. Les ennemis jurés du groupe des Espada dont son ex faisait partie. Et maintenant la seule envie qu'il pouvait encore avoir était de se cogner la tête contre un mur.

« Et alors ? T'en fais une tête ! T'es pas content d'avoir une star du rock chez toi ? »

L'orangé étira une grimace de dégoût. Et en plus il était imbu de lui-même à un point incurable. Mais pourquoi ce genre de conneries tombait toujours sur lui ? Il avait fait une énorme connerie dans une de ses vies antérieures et maintenant son karma se vengeait ? Bon d'accord, il n'était pas non plus un enfant de chœur mais quand même. Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça ?

« Bon je te la fais cette visite ? Je voudrais pas non plus retarder ton lourd emploi du temps surchargé de chanteur. »

Hisagi posa nonchalamment un coude sur le plan de travail pour soutenir sa tête. En quelques secondes ses yeux s'étaient portés sur l'anatomie complète du rouquin. Absolument délicieux à n'en pas douter d'après l'étincelle qui s'allumait dans son regard et de son sourire qui ne faisait que s'élargir.

« Oh mais je suis pas pressé tu sais. J'ai tout mon temps. Et puis cette odeur de café me met l'eau à la bouche. »

Il tendit alors le bras pour attraper l'un des biscuits qui se trouvaient dans la petite assiette que Kurosaki avait préparée quelques heures plus tôt et croqua dedans avec gourmandise sans lâcher du regard les yeux marron qui semblaient de plus en plus en colère.

« J'ai préparé le café pour les invités que j'attends ce soir. J'ai pas de temps à perdre moi alors on boucle ça vite fait bien fait. »

Totalement faux, bien évidemment, mais le brun, lui, ne pouvait pas le savoir. Sa priorité était maintenant de mettre cet énergumène à la porte, de barricader son appartement, d'enclencher tous les verrous, de déménager à la vitesse de la lumière et pourquoi pas même de changer de numéro de téléphone pour que jamais ce type ne le retrouve.

« Oh si t'as pas le temps ce soir c'est pas grave. Je peux revenir un autre jour pour que tu puisses me faire voir toutes les petites merveilles que cache cet appartement. »

Piégé, l'orangé n'avait plus d'autre échappatoire.

« Bon okay. Ici t'es dans la cuisine, là-bas c'est le salon-salle à manger, là tu as la salle de bains, la chambre et le bureau. C'est bon, tu as tout vu ? Bon ben j'étais ravi de cette visite, salut. »

Tout le long de son discours, Kurosaki s'était déplacé dans le logement, ouvrant puis refermant les différentes portes des pièces qu'il citait et maintenant il se dirigeait vers la porte d'entrée pour l'ouvrir et inviter son emmerdeur à se barrer fissa de chez lui.

Emmerdeur qui était parti dans un énorme fou-rire intérieur. Ce petit rouquin était décidément bien trop comique et prévisible. Il avait immédiatement senti que le coup de la visite qui allait arriver était un pur mensonge. Maintenant, ce qu'il voulait éclaircir c'était pourquoi il voulait à tout prix se débarrasser aussi vite de lui. Même s'il n'était pas fan, toute personne en sa compagnie cherchait absolument à faire durer le moment. Alors pourquoi pas lui ?

« Attends deux secondes, mec ! J'ai pas encore tout vu. Alors ici c'est la cuisine c'est ça ? »

Et merde, voilà maintenant qu'il avait décidé de jouer avec ses nerfs. Le rouquin le regarda faire lentement un tour sur lui-même pour regarder les moindres petits recoins de la pièce. Le brun se tourna à nouveau face à lui et resta à le regarder dans les yeux en caressant lentement, dans des gestes très précis le plan de travail qui les séparait.

« Je parie que tu as déjà fait de trèèèèès bons petits plats ici, non ? »

Et voilà, il était au bord de la nausée. Sérieusement, c'était quoi ce plan ? Hisagi croyait vraiment qu'il n'avait pas saisi l'allusion qu'il venait de faire ? Alors oui, il avait passé de très bons moments dans cette cuisine, oui il s'était déjà amusé à pas mal de jeux coquins ici même, à l'endroit où était accoudé le brun, avec Grimmjow, mais jamais de la vie il ne lui ferait part de ses exploits.

« T'as décidé de devenir muet ? Bon tant pis, je vais continuer mon petit chemin. »

Il contourna alors l'îlot central pour se diriger vers la pièce à vivre, non sans avoir glissé un petit regard en coin vers le postérieur de l'orangé alors qu'il lui tournait le dos. Appréciable.

Ses doigts glissèrent sur la grande table à manger avant qu'il n'avance doucement vers la partie salon. Ichigo l'avait suivi, juste pour vérifier qu'il ne dérangerait rien alors qu'il n'était pas présent avec lui dans la pièce. Mais dans l'optique de couper tout contact possible, il se contenta d'ouvrir la porte-fenêtre et de se caler tranquillement sur le balcon pour regarder la ville qui s'étendait sous lui.

La position qu'il avait prise n'avait pas échappé à Shuuhei qui se retrouvait maintenant hypnotisé par la vue qu'il avait. Le dos du rouquin, légèrement cambré pour que ses bras puissent s'appuyer sur la rambarde, l'obligeait à relever un peu ses fesses divinement moulées dans son jean. Le brun passa sa langue sur ses lèvres qui s'étaient instantanément asséchées à cette vision.

N'entendant plus rien depuis quelques minutes, Ichigo se décida à se retourner pour voir de quoi il en retournait. Et il découvrit Hisagi tranquillement installé dans son canapé avec un sourire vicieux au coin de la bouche.

« Eh dis-donc, faut pas te gêner ! Qui t'a dit que tu avais le droit de t'installer sur MON canapé ? »

Nouveau ricanement de la part du brun. Si ça continuait, il allait vraiment réussir à le faire sortir de ses gonds. L'orangé n'avait jamais été de nature violente, mais il commençait à se dire que si ce petit jeu durait encore longtemps, il serait capable d'en arriver au meurtre.

« T'énerve pas comme ça, mec... J'avais juste besoin d'un petit moment et d'un peu de confort pour pouvoir admirer la vue.

- La vue ? Quelle vue ? D'ici tu ne vois rien de l'extérieur à part le toit de quelques gratte-ciels.»

Cette fois, le brun lui sortit le sourire charmeur pour s'approcher de lui. Kurosaki en était sûr, il devait fuir à tout prix, mais bizarrement, son corps restait figé devant la confiance en soi et l'aura sensuelle que dégageait Shuuhei.

« Cette vue-là. Elle était particulièrement agréable. »

Il s'était placé en face de l'orangé à quelques centimètres à peine de son corps et avait accompagné ses mots d'une caresse sur ses fesses. Dans un geste de pur réflexe, Ichigo repoussa son assaillant tellement fort que le chanteur fut obligé de faire quelques pas en arrière.

« Bas les pattes, connard ! »

Mais Shuuhei ne se laisserait certainement pas abattre pour si peu. On arrive à tout avec un minimum de persévérance. Il continua donc sa visite de l'appartement en ouvrant la porte de la salle de bains.

Cette pièce serait rapidement expédiée, mais il ne put s'empêcher de faire marcher son cerveau à cent à l'heure pour trouver quelque chose à dire qui pourrait faire enrager son hôte encore un tout petit peu plus.

« La douche est parfaite. Mais c'est dommage, la baignoire n'est pas assez grande pour pouvoir y faire quelques activités à deux. »

Ayant entendu la nouvelle allusion et sentant le rouge lui monter aux joues, Ichigo se reprit in extremis avant que le brun ne se retourne vers lui. Heureusement, Hisagi n'avait pas eu le temps de voir la couleur de ses pommettes qu'il avait repris une teinte normale.

« Une baignoire sert à se laver ! »

Shuuhei s'approchait à nouveau de lui pour lui passer devant afin de sortir de la pièce. Il ne manqua pas de faire un petit arrêt une fois à la hauteur de l'orangé et d'approcher sa bouche très près de son oreille pour murmurer un mot. Un seul.

« Prude. »

Il n'avait évidemment pas manqué non plus de faire glisser sa langue furtivement sur le lobe du rouquin qui en resta pétrifié pendant un quart de seconde. Le temps qu'il avait fallu au chanteur pour sortir de la pièce et disparaître de son champ de vision.

« Bordel ! »

Il avait senti une multitude de papillons s'envoler à l'intérieur de son estomac au contact chaud de la langue sur son oreille. Mais merde, il n'avait pas mérité ça ! Bon d'accord, ça faisait plusieurs mois qu'il faisait abstinence et le moindre beau mec qu'il croisait dans la rue lui donnait envie de se monter un film porno dans la tête. Mais pas lui !

Il avait déjà donné dans la rock star, il n'avait pas l'intention de remettre le couvert avec un autre type qui ferait passer tout le reste avant lui. Enfin, c'était vrai que le membre de Shinigami était tout ce qu'il y avait de plus sexy et provocateur, rien que le 69 tatoué sur sa joue avait de quoi donner des sueurs froides à la plus sainte des nonnes, mais il devait rester fort.

Juste pour un coup d'un soir alors ? Ça ne pourrait pas lui faire de mal. Et puis... Non ! Non, non, non ! Ce type était malpoli, désagréable, vicieux, narcissique, effronté, grande-gueule et tout un tas d'autres qualificatifs peu flatteurs. Alors pas question ! Même si ses hormones se mettaient à bouillir sur place, il était hors de question qu'il cède.

Il décida alors de se reprendre le plus rapidement possible pour pouvoir rejoindre le brun, mine de rien, cela faisait un moment qu'il avait quitté la salle de bains pour continuer sa visite. Il le retrouva dans le bureau, occupé à regarder les photos qui défilaient sur son écran de veille.

Il accourra alors vers son ordinateur pour en refermer le battant d'un geste sec. Heureusement, il avait pensé à virer toutes les photos de son ex il y avait quelques temps. Tout ce que le brun avait pu voir était lui, quelques paysages, et des souvenirs de réunions de famille.

« Ça va, je te dérange pas trop ? T'avais qu'à fouiller dans mes fichiers tant que tu y étais !

- C'est vrai ? J'ai le droit ? Vas-y fais-voir ce que tu caches.

- Va te faire foutre ! »

Nouveau sourire aguicheur et Shuuhei partit en direction de la dernière pièce qu'il avait encore à voir ici. Il devait revenir sur ses pas pour s’y rendre, mais vu qu'il s'agissait de la chambre du rouquin, il l'avait gardée pour la fin. Parce qu'on garde toujours le meilleur pour la fin. Et parce qu'avec un peu de chance, il allait peut-être enfin faire définitivement sortir son hôte de ses gonds et pouvoir l'entraîner vers ce grand lit qui avait l'air tout à fait confortable.

Il restait sur le pas de la porte, regardant à l'intérieur d'un air absent, se faisant déjà un film sur tous les outrages qu'il pourrait faire subir à cette charmante créature, qui une fois de plus, était restée dans la pièce précédente pour reprendre un tant soit peu ses esprits.

Mais il n'était même pas encore arrivé au moment du scénario où il ouvrait les boutons de son jean, que la porte lui fut littéralement claquée au nez.

« Ca c'est ma chambre et tu n'y entreras pas ! Maintenant, tu fous le camp de chez moi ! »

Kurosaki avait empoigné le bras du brun et le forçait à se diriger vers l'entrée de l'appartement. Arrivés à la porte, il l'ouvrit d'un geste brusque, le poussa à l'extérieur et referma la porte dans la volée en poussant un soupir de soulagement sonore.

Merde ! Encore un peu et il aurait craqué. Il avait bien vu que le brun ne semblait pas vouloir entrer dans sa chambre, il restait appuyé contre le chambranle, les yeux dans le vague. Ce n'est que lorsqu'il s'était approché qu'il avait remarqué son air béat. L'enfoiré se faisait carrément un film en matant son lit ! Il ne faisait aucun doute qu'il attendait qu'il s'approche de lui pour le jeter sauvagement sur le matelas. Et ben il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu'au coude !

L'orangé prit une trentaine de secondes pour se calmer et quand enfin sa respiration se fit plus régulière, il retourna dans son salon, se réinstalla dans son canapé et reprit son magazine. A nouveau, il avait recommencé sa lecture partielle, feuilletant les pages de manière lointaine, jusqu'à ce qu'un article n'attire son regard.

Les dix célibataires les plus convoités du pays. Et à la quatrième place de ce classement totalement débile, se trouvait une photo de l'homme qu'il venait tout juste de foutre à la porte. Dans un geste de rage, il fit voler ce torchon d'inepties à travers la pièce en pestant de tout son être.

« Putain de magasine à la con ! C'est pas possible d'écrire des conneries pareilles ! Quatrième parti du pays ? Ben le pays est tombé bien bas alors. N'importe quoi ! C'est juste qu'un pauvre merdeux, un putain de merdeux. Un connard de merdeux ! »

Il fut stoppé dans sa diatribe par des coups frappés à sa porte. Pensant à un voisin qui venait lui demander un service, il ne prit pas la peine de regarder à travers le judas. Encore une mauvaise initiative, puisque la porte à peine ouverte, il vit les cheveux bruns hirsutes et le 69 sur la joue du chanteur.

Il essaya aussitôt de refermer la porte, mais Hisagi poussait de l'autre côté et tenait bon.

« Mais attends, merde ! Tu m'as foutu à la porte tellement vite que j'ai pas eu le temps de récupérer mon gilet ! »

Et merde, le gilet ! S'il avait fait un peu plus attention, il aurait pu le lui balancer à la figure en même temps qu'il l'avait mis dehors et il aurait pu s'éviter une nouvelle entrevue avec lui.

Le temps qu'il se retourne pour lui lancer son vêtement à la tête, Shuuhei avait de nouveau disparu de son champ de vision. Il stoppa alors l'élan de son geste et resta un peu con devant l'entrée ouverte.

Il était pourtant sûr de ne pas avoir pris plus de dix secondes pour tourner la tête, chercher des yeux le gilet, l'attraper d'une main et se retourner vers la porte. Mais ce laps de temps avait été suffisant pour que Hisagi entre et se tienne à nouveau au milieu de sa cuisine.

« Mais... Mais... Putain ! Ma parole, t'as un vrai problème toi. Tu comprends pas qu'il faut te casser quand quelqu'un te vire de chez lui ? »

Le brun baissa les yeux et soupira bruyamment avant de s'avancer à nouveau vers lui d'un pas déterminé.

« Okay, c'est bon, j'ai compris, je me tire. Mais avant... »

Il s'était coupé dans sa phrase pour empoigner férocement la nuque d'Ichigo et planter un baiser violent sur ses lèvres. Il ne laissa sa langue glisser furtivement sur la bouche de l'orangé que l'espace d'un tout petit instant avant de rompre le contact.

Abasourdi, Ichigo avait mis quelques secondes avant de réussir à le repousser loin de lui, avec un air ahuri sur le visage.

« Non mais ça va pas ?

- Oh arrête un peu tes faux airs outrés, tu pues le gay à des kilomètres à la ronde !

- Et alors ? C'est pas parce que je suis gay que je vais me laisser tomber dans les bras de tous les types que je croise !

- Ouais mais je suis pas n'importe qui moi ! Je suis le chanteur de Shinigami.

- Et alors ? C'est pas parce que tu es le chanteur de Shinigami que je vais forcément te sauter dessus ! »

Le tatoué fit les quelques pas qui le séparaient du rouquin et avant que celui-ci n'ait pu esquisser le moindre geste, Shuuhei fit glisser ses mains dans son dos jusqu'à atteindre ses fesses pour les palper allègrement.

Exactement comme il se les était imaginées. D'après ce qu'il avait pu en voir lorsque l'orangé était accoudé sur son balcon, elles avaient l'air tendre et ferme à la fois. Pour la douceur, il devrait vérifier une fois qu'il aurait fait sauter son pantalon, mais jusqu'à présent, le tout concordait.

Et Kurosaki avait beau lutter intérieurement, cette action qui ressemblait à s'y méprendre à un massage du postérieur, avait réveillé en lui une flamme qu'il avait oubliée depuis trop longtemps.

Se sentir désiré. Non pas aimé, mais au moins savoir que quelqu'un pouvait avoir envie de lui flattait incommensurablement son égo. Et si le brun continuait encore longtemps, il y avait fort à parier qu'il oublierait bien vite sa résolution de le foutre à la porte.

D'ailleurs, au fil des secondes, les palpations se faisaient de plus en plus fortes et précises. Hisagi ne faisait rien d'autre. Il ne l'embrassait pas, n'essayait pas de l'exciter outre mesure en se frottant à lui, il restait simplement debout, à quelques millimètres de son corps et ses mains empoignaient fermement les deux jolies bosses moulées à l'arrière de son jean.

Et il le faisait divinement bien ! Ou alors c'était parce qu'il avait passé plusieurs mois d'abstinence. En tout cas, le résultat était le même, ce simple tripotage faisait naître dans son estomac des dizaines de papillons qui finissaient par voleter à travers son ventre, par faire accélérer son cœur délibérément et surtout par réveiller son sexe.

Mais la dernière chose qu'il voulait, c'était donner raison à cet énergumène. Même si pour cela il fallait finir frustré, même si ça le tuait de l'intérieur, il devait repousser cet homme loin de lui, cet être vil et pourtant tellement tentant.

Enfin... Peut-être pourrait-il en profiter encore rien qu'un peu ? Allez, juste quelques secondes, histoire d'avoir un semblant de consolation pour ne pas terminer au lit avec lui.

Ichigo ne se rendait même pas compte du regard que lui lançait le brun. Tellement perdu dans ses pensées, il ne voyait pas les yeux de Shuuhei le détailler dans son ensemble. Evidemment, la bosse qui déformait légèrement sa braguette n'était pas passée inaperçue. Et ce qui fut encore plus remarquable, était le léger gémissement qui s'était échappé des lèvres de Kurosaki. C'était très bas, très furtif, quasiment inaudible, le rouquin n'avait peut-être même pas conscience d'avoir émis un son, mais Hisagi était maintenant sûr d'avoir atteint son but.

Quand l'orangé prit enfin sur lui pour mettre fin à toute cette mascarade, il était déjà bien trop tard. Avec un mouvement de recul, il avait réussi à se défaire de la prise du brun et à coller son dos, et par là même ses fesses, au mur. Mais ses joues légèrement rosies et ses pupilles un tantinet voilées le trahissaient et ne collaient pas du tout avec les mots qui étaient sortis de sa bouche.

« C'est bon maintenant ? T'as fini ? Que je sache, y'a pas marqué libre-service sur mon cul ! »

Au rire qui s'échappait de la gorge du brun, Ichigo se renfrogna encore plus, croisa ses bras sur son torse et fronça violemment les sourcils pour lui faire comprendre son degré d'irritation.

« Arrête un peu ton char, tu veux ? N'essaie pas de jouer les sainte-nitouche, ça te va pas du tout et tu es très mauvais acteur. J'ai passé au moins deux minutes à te tripoter le cul et t'as pas bronché. Au contraire, même ! T'es déjà plus dur que moi. Alors arrête de faire chier et suis-moi dans ta chambre.

- Mais... Mais... »

Il n'avait pas pu en dire plus, voyant qu'il allait encore inventer une excuse encore plus grosse que lui, Shuuhei l'avait bâillonné de sa bouche et l'avait fermement agrippé contre lui. Voulant répliquer, il avait ouvert la bouche, mais cela n'avait servi qu'à aider Hisagi à glisser sa langue à l'intérieur pour aller jouer avec la sienne.

Quand le bassin du tatoué vint se coller au sien, lui faisant sentir le renflement de son entrejambe, ses dernières barrières sautèrent et il n'eut d'autre solution que de se retenir au cou du chanteur qui l'emmenait doucement mais sûrement vers sa chambre.

Les pas étaient tellement petits qu'il ne s'en était pas rendu compte, trop concentré sur son baiser. Ce long baiser qui faisait grimper sa température en flèche. Un baiser doux, mais tellement passionné qu'il lui laissait entrevoir une suite des plus appréciables.

Les mains de Shuuhei avaient retrouvé ses fesses, mais plutôt que de s'y accrocher fermement, il se contentait de les caresser au travers du jean. Si doucement que Kurosaki en venait à espérer qu'il allait bientôt lui enlever son pantalon afin qu'il puisse mieux profiter du contact.

Les mains du rouquin se perdaient dans les cheveux hirsutes, resserrant parfois ses doigts autour quand un frisson plus violent que les autres le prenait. Il haletait presque sous le déferlement d'émotions mais pour rien au monde il ne lâcherait ces lèvres et cette langue.

Hisagi s'était débrouillé pour atteindre le lit en premier et sans prévenir l'homme qui s'accrochait désespérément à lui, il s'y laissa tomber, entraînant le rouquin dans sa chute. Sous la surprise, les lèvres s'étaient détachées et il fallut un petit moment d'adaptation à Ichigo pour se rendre compte de ce qui venait de se passer.

Ils étaient dans sa chambre, sur son lit. Shuuhei était allongé en travers du matelas et lui le surplombait, ses genoux autour des hanches du chanteur et ses mains posées sur ses pectoraux. Dans sa chute, il les avait placées à cet endroit dans l'espoir de pouvoir se raccrocher à quelque chose.

La tête ballante vers l'avant, il reprenait difficilement son souffle. Il avait envie de regarder le brun mais il ne pouvait s'y résigner. Il savait parfaitement que si son regard croisait le sien, il se mettrait à rougir comme une collégienne et il ne voulait pas subir une nouvelle moquerie de son visiteur.

Mais le tatoué le prit de court une nouvelle fois en plaçant deux doigts sous son menton pour lui faire relever le visage. Le rouquin fit un gros effort sur lui-même pour ne pas être gêné par le regard de son vis-à-vis et soutenir les yeux du brun, emplis de désir.

L'autre main du chanteur se fraya un passage entre leurs corps et se posa sur l'entrejambe de Kurosaki qui immédiatement ferma les yeux et évacua tout l'air qu'il retenait prisonnier dans ses poumons.

« Maintenant tu peux plus me dire que t'en as pas envie. »

L'orangé garda les yeux fermés et laissa sa tête partir en arrière alors que Hisagi continuait à faire peser sa main sur son sexe gonflé. Ses dents mordant sa lèvre inférieure, il laissa cependant un grognement de satisfaction franchir ses lèvres.

« Et si je te disais de me foutre la paix et de te casser, tu obéirais ?

- Alors là tu peux toujours rêver, mec ! »

Des doigts habiles défirent les boutons du jean d'Ichigo pour que la main puisse entièrement enserrer la verge durcie. Le boxer du rouquin faisait toujours barrage, mais il était déjà nettement plus simple d'attraper ce sexe douloureusement gonflé.

Les dents se serrèrent plus fort sur la lèvre de l'orangé qui émit un nouveau soupir rauque en appréciation du geste.

« Alors je crois que j'ai pas le choix. »

La main libre de Shuuhei se posa sur l'une des fesses du rouquin et y appliqua une légère pression.

« Regarde-moi. »

Les yeux bruns s'ouvrirent et clignèrent quelques secondes afin de se faire à nouveau à la luminosité de la pièce. Quand sa vue fut à nouveau nette, Kurosaki put voir le chanteur se lécher les lèvres comme un chat se lèche les babines devant une assiette de crème. Il dirigea alors la main de l'orangé sur son membre.

« Tu la sens ? »

En guise de réponse Ichigo se contenta de hocher la tête.

« Tu crois franchement que je vais me tirer d'ici avant que ce problème ne soit résolu ? »

En même temps qu'il prononçait les mots, il serra le sexe d'Ichigo un peu plus fort et y appliqua un lent mouvement de va et vient qui fit légèrement cambrer l'orangé qui avait laissé sa main là où on l'avait mise.

« Hhhnnn. Alors il va falloir que tu me la mettes bien profond.

- J'aime quand tu me parles comme ça. »

Hisagi se redressa d'un bond pour attraper les lèvres de Kurosaki. Dans le mouvement, il avait été obligé de lâcher son sexe et de faire lâcher le sien au rouquin, mais il n'avait plus la patience d'attendre une seconde de plus. Gagnant de plus en plus de terrain sur le corps de l'orangé, celui-ci n'eut d'autre solution que de descendre du lit pour ne pas tomber au par terre.

Quand ses deux pieds furent fermement ancrés au sol, le brun se détacha de lui pour se rallonger à moitié sur le matelas, simplement retenu par ses coudes. Il regardait Ichigo qui ne savait plus trop à quoi s'attendre maintenant. Il avait plutôt pensé que le chanteur allait le retourner sur le lit pour lui affirmer sa dominance et pas qu'il se retrouverait debout, au milieu de sa chambre, son pantalon défait qui menaçait à chaque seconde de glisser de ses hanches.

« Allez, à poil, Ichigo. »

L'orangé le regarda quelques secondes, incrédule, le temps que l'information remonte à son cerveau. Mais sitôt qu'il eût compris ce qu'on attendait de lui, il se mit en mouvement. D'un côté, il aurait bien aimé prendre son temps, se déshabiller lentement et sensuellement, afin de faire grimper la température de quelques degrés chez le chanteur, mais l'urgence de la situation, son envie qui cognait dans sa tête ne lui laissait pas le loisir de perdre de précieuses minutes.

D'un geste ample, il se débarrassa de son t-shirt avant de le laisser choir au sol un peu plus loin. La seconde d'après, ses doigts se posèrent sur la ceinture de son jean déjà déboutonné pour le baisser le long de ses hanches, de ses cuisses, de ses jambes pour s'en défaire complètement. Enfin, il tira énergiquement sur son boxer et l'envoya voler au loin d'un habile coup de pied.

Confortablement installé sur le lit pour profiter pleinement du spectacle, Hisagi s'était redressé et assis au bord du matelas une fois le dernier vêtement enlevé. De là où était le rouquin, il put aisément remarquer que le brun appréciait grandement la vue. Son sourire s'était étiré un peu plus et ses yeux le dévoraient littéralement.

« Approche. »

Loin de se faire prier, Kurosaki fit les deux pas qui le séparaient du tatoué afin de se trouver à portée de ses mains. La gauche se dirigea immédiatement vers un mamelon déjà dressé par la chair de poule pendant que la droite retrouvait une fesse désormais libre de toute entrave.

Il le savait, elles étaient douces. Si douces sous la pulpe de ses doigts qu'il en avait envie d'y mordre à pleines dents. Et il savait qu'il le ferait. Tôt ou tard, sa bouche se poserait sur ce derrière honteusement aguicheur.

Pendant que ses doigts faisaient rouler le téton, et que son autre main caressait une fesse, Shuuhei dirigea ses lèvres vers l'abdomen de l'orangé. Il laissait de petits baisers papillon sur ses abdominaux avant d'y faire glisser ses dents. Doucement, il allait de plus en plus bas afin de trouver le nombril et d'y insérer sa langue.

Ichigo n'en pouvait déjà plus. Depuis sa rupture avec Grimmjow, il n'avait plus été touché par qui que ce soit et son envie était d'autant plus décuplée par le manque qu'il avait ressenti jusqu'à présent. Peut-être que s'il avait été moins timide, il serait déjà en train de chevaucher ce chanteur méprisable et de lui crier combien sa belle queue pouvait lui faire du bien.

Mais c'était Hisagi qui semblait tenir les rênes et Hisagi ne semblait pas pressé. Apparemment, il voulait prendre son temps, ce qui ne faisait qu'exacerber les sensations qu'il pouvait ressentir. Chaque pincement sur son téton, chaque caresse sur ses fesses, chaque coup de langue dans son nombril lui donnait envie de s'écrouler par terre. Chaque nouveau soupir qu'il poussait n'était qu'une invitation dissimulée à passer à la vitesse supérieure.

Et alors qu'il ne l'attendait plus, alors qu'il commençait à désespérer de ne pas voir avancer les choses, Shuuhei le lâcha complètement. Ichigo eut un moment d'absence pendant lequel il dût faire de gros efforts pour ne pas perdre l'équilibre. Le chanteur s'était à nouveau allongé en travers du lit et le regardait d'un œil lubrique.

« Déshabille-moi. »

Kurosaki se mit donc à genoux devant le matelas pour s'atteler à la tâche. Il commença par les chaussures, celles-là mêmes qui l'avaient mis en colère quand le brun était entré chez lui. Pour punition, les deux malheureuses se retrouvèrent jetées au loin sans aucune considération.

Les chaussettes suivirent le mouvement avant que le rouquin ne se redresse quelque peu pour attraper le t-shirt du chanteur qu'il glissa par-dessus ses épaules. Hisagi suivait des yeux chacun de ses gestes, appréciant le regard que l'orangé portait sur lui à chaque nouvelle parcelle de peau découverte.

Les doigts fins d'Ichigo effleurèrent son torse doucement tandis qu'ils se dirigeaient impitoyablement vers sa ceinture qu'il déboucla et qu'il laissa glisser lentement dans le passant de son jean, appréciant la sensation du cuir sous ses doigts.

Il ne pouvait maintenant plus quitter des yeux le regard du brun et c'est à tâtons qu'il ouvrit un à un chaque bouton du jean avant de le faire tomber le long des jambes du chanteur. Il ne vit pas où le pantalon s'échoua et à cet instant précis, il n'en avait strictement rien à faire. Ce n'est que lorsque le sous-vêtement du brun alla rejoindre le reste des vêtements à terre, que ses yeux se portèrent à un autre endroit du corps de Shuuhei.

Son sexe, long et épais, dur et fièrement dressé l'hypnotisait. Là, maintenant, tout de suite, il le voulait et il en gémissait d'impatience. Il se léchait et se mordait les lèvres frénétiquement, comme s'il ne pouvait pas se faire à l'idée qu'il avait failli laisser passer ce morceau de choix à cause d'une trop grande fierté.

Amusé par l'image du rouquin qui le dévorait des yeux, Hisagi souleva le haut de son corps pour saisir la nuque de Kurosaki.

« Allez, viens-là. »

Le geste un peu trop brusque fit perdre l'équilibre à l'orangé qui se cogna les genoux contre le rebord du sommier avant de s'écrouler lamentablement sur le corps du chanteur. Mais qu'à cela ne tienne, il avait caché sa maladresse en se jetant sur les lèvres sensuelles pour un nouveau baiser passionné.

Il avait moulé son corps tout contre celui du brun et l'urgence du moment reprenant le dessus, il pressait son sexe contre celui d'Hisagi, lui faisant clairement comprendre qu'il ne tiendrait pas (?) plus longtemps avant de s'adonner à d'autres activités.

Décidément, plus il y pensait, plus il était heureux d'avoir répondu à cette annonce. Jamais Shuuhei ne se serait douté qu'en venant ici ce soir, il pourrait s'amuser autant. Il avait bien senti, tout de suite, que sous ses airs prudes, ce jeune homme cachait bien son jeu.

Et il en demandait en plus ! S'il l'avait laissé faire, nul doute que le rouquin serait déjà à quatre pattes en train de crier son nom. Mais le brun avait une réputation à défendre. Quand on couche avec le chanteur de Shinigami, le désir devient tellement obsédant qu'on finit par le supplier de mettre fin à la torture.

Le tatoué posa alors ses mains sur les épaules de l'orangé et poussa sur ses bras afin de mettre fin au baiser et qu'il se recule un peu, détachant leurs corps l'un de l'autre. Avec un sourire en coin devant la mine frustrée de son hôte, il laissa l'instant durer un peu plus longtemps avant d'approcher ses lèvres de l'oreille du rouquin.

« Y'a une tradition quand on couche avec moi. Tu vois ce qu'il y a sur ma joue ? »

Le membre d'Ichigo pulsa un peu plus fort dans l'optique de ce qui était en train de se préparer. Une nouvelle bouffée de chaleur avait gagné ses joues et sa respiration, déjà rudement mise à mal semblait s'affoler encore un peu plus.

Lentement, il approcha deux doigts de la joue gauche du chanteur et les fit glisser sur le nombre érotique qui ornait son visage tout en se mordillant la lèvre.

« Si c'est une tradition, je ne peux décemment pas refuser. »

Sans perdre une seconde de plus, Kurosaki enjamba le corps du brun pour faire demi-tour avant de repasser à nouveau par-dessus pour se retrouver en sens inverse, face à l'imposant sexe du chanteur qu'il voyait pulser sous l'afflux sanguin.

Du bout de la langue, il vint cueillir la première goutte de liquide séminal qui perlait sur le haut du gland gonflé. Sentant le corps sous lui se détendre complètement sous la sensation, il joua encore quelques instants de sa langue sur le haut de la verge, s'amusant de la voir bouger à chaque coup de langue un peu plus fort que les autres.

Mais l'envie était plus forte que tout et reprit le dessus très rapidement. Le chanteur jusqu'à maintenant ne l'avait pas encore réellement touché, il s'était contenté de poser les mains sur ses fesses, attendant certainement que l'orangé veuille bien commencer les choses sérieuses.

Alors sans plus attendre, Kurosaki ouvrit grand la bouche et la fit glisser le long du membre jusqu'à ce que son nez vienne rencontrer les poils noirs de son aine. Il referma alors ses lèvres sur la colonne de chair, creusa ses joues pour créer une sensation de succion, enserra le membre entre sa langue et son palais et fit glisser le tout jusqu'à ce que ses lèvres atteignent à nouveau le gland du brun.

« Haaann ! Et en plus t'es doué... Surtout garde le rythme. »

D'aussi loin qu'il pouvait s'en souvenir, Hisagi avait rarement eu le droit à un tel traitement de faveur. L'orangé semblait y mettre tout son cœur et toutes ses tripes et il faisait ça divinement bien. A tel point qu'il pouvait ressentir chacune de ses pulsations cardiaques se répercuter sur sa verge. Et il fallait qu'il s'occupe très vite la bouche pour ne pas se mettre à gémir bruyamment.

Sa main se dirigea alors vers le sexe d'Ichigo pour le masturber doucement et il releva légèrement la tête pour atteindre ses testicules. Il passa sa langue sur la peau douce et gonflée avant d'enfourner une bourse dans sa bouche pour la suçoter. Il sentit immédiatement la respiration de l'orangé s'accélérer et les mouvements sur son sexe se firent plus erratiques, moins calculés.

Quand Shuuhei sentit que Kurosaki n'était plus capable d'aligner deux pensées à la suite au point de ne plus pouvoir le sucer correctement, il stoppa son traitement et se contenta de lui masser les fesses pour que le rouquin reprenne ses esprits et puisse continuer sa fellation.

Kurosaki avait ajouté sa main sur la colonne de chair et maintenant ses doigts venaient habilement chatouiller la base de sa verge pendant que sa langue continuait de jouer avec son gland. Sous ses doigts, le membre pourtant dur comme le roc était d'une douceur incomparable. La veine bleue qui dessinait les reliefs de la peau pulsait à intervalles réguliers et lui indiquait quand le plaisir montait ou refluait et il prenait plaisir à faire monter la pression lentement avant de faire retomber la tension très rapidement.

Une pression sur ses reins lui indiqua qu'il devait baisser son bassin. A cet instant, Ichigo savait parfaitement ce qui l'attendait et il n'osait pas trop y croire, c'était une partie du rapport sexuel qu'il adorait par-dessus tout mais qui ne lui était accordé que très rarement. Il en tremblait déjà d'excitation alors qu'une autre partie de son cerveau lui demandait comment il allait bien pouvoir continuer à s'occuper du sexe d'Hisagi dans de telles conditions.

Parfois, il faudrait pouvoir arrêter de réfléchir, trouver le bouton qui éteint le cerveau pour se laisser complètement aller, pour que les instincts puissent reprendre le dessus. Malheureusement, il est du propre de l'homme de réfléchir.

Et maintenant qu'il s'y attendait, il était à l'affût de la moindre sensation. L'orangé était pleinement conscient des doigts qui écartèrent doucement ses fesses l'une de l'autre, il sentit très nettement le souffle chaud qui s'échappait des narines du chanteur et tous ses muscles se tendirent à la seconde où la langue humide et mutine se posa sur son anneau de chair.

Un seul coup de langue et il avait tout lâché, les doigts qui étaient sur la verge de Hisagi étaient maintenant agrippé à ses draps, sa bouche qui entourait son gland était à l'opposé, sa tête ayant basculé vers l'arrière, grande ouverte dans un « oh » érotique et sensuel.

Quelques petits coups de langue d'abord, pour se rendre compte de l'état dans lequel pouvait se mettre le rouquin, pour apprécier aussi de voir l'entrée de ce corps palpiter devant ses yeux au rythme des frissons qu'il lui occasionnait. Puis le brun posa sa bouche dessus, suçotant la peau plissée, appréciant le goût de la chair et la douceur de l'épiderme.

Mais bien vite, être le seul à s'occuper de son partenaire, ne l'amusa plus trop. Le fait d'avoir un homme au-dessus de lui qui lui offrait la partie la plus intime de son corps était effectivement très excitant, mais si l'homme en question se contentait de pousser des râles de plaisir, cela devenait nettement moins marrant.

« Dis, j'me sens un peu seul là, t'as pas l'impression que je suis en train de faire tout le boulot ? »

Un son qui ressemblait vaguement à un « oui » perdu au beau milieu des gémissements lui répondit, mais Ichigo ne semblait toujours pas d'attaque pour répondre à sa demande. Shuuhei stoppa alors son traitement de faveur pour attraper un des bras de l'orangé et le faire basculer un peu en avant.

« Suce-moi. »

Une exclamation de surprise se fit entendre avant que les lèvres douces ne se posent à nouveau sur le sexe du chanteur. Hisagi lui laissa quelques secondes pour se remettre dans le bain avant de recommencer à lécher son anneau de chair. Le tatoué sentait très clairement les mouvements approximatifs de Kurosaki qui ne savait visiblement plus où donner de la tête sous l'affluence des émotions qui le parcouraient.

Shuuhei le savait, le rouquin était en train de perdre la tête. De plus en plus souvent, sa bouche lâchait son sexe pour reprendre son souffle ou pousser un petit cri excitant. Il aurait bien aimé pouvoir continuer encore un peu, mais s'il voulait que le plaisir dure encore un moment après l'étape des préliminaires, il était temps de changer le cours des choses.

Continuant de jouer de sa langue sur l'entrée de l'orangé, ses doigts entrèrent également dans la partie. Doucement, il la caressa de son index avant d'en forcer le passage. Nouveau coup de tête vers l'arrière et encore une fois, Hisagi fut privé de ses bons soins, mais cette fois il ne dirait rien.

Alors que sa langue s'amusait toujours sur les contours, son doigt fouillait l'intérieur de ses chairs pour trouver le point stratégique. Et dès qu'il eut touché la prostate, le corps de Kurosaki se redressa d'un coup comme sous une décharge électrique.

A genoux au-dessus du visage du tatoué, il ondulait des hanches pour prolonger le contact entre ce doigt et son point G, par moments, il poussait un peu plus fort vers le bas pour montrer à Hisagi qu'il voulait le sentir plus profondément en lui.

Quand il sentit un deuxième doigt forcer le passage, il se remit à quatre pattes en poussant les gémissements les plus indécents qu'il ait été donné à Shuuhei d'entendre. Shuuhei qui sentait cette chaleur un peu moite de salive qui entourait ses doigts et qui rêvait de l'instant où il pourrait s'y enfoncer pleinement.

Une dernière pression sur la prostate de son petit rouquin et il retira ses doigts. Le plaisir se propagea encore un petit quart de seconde dans le corps de l'orangé avant qu'il ne grogne de mécontentement de se sentir abandonné de toute présence en lui.

Shuuhei se dégagea de sous le corps de Kurosaki et le retourna pour l'allonger sur le dos. Il se colla alors à lui pour l'embrasser, passer ses mains sur son corps chaud et légèrement humide de sueur.

« Alors ?

- Alors quoi ?

- Tu la veux ?

- Je veux quoi ? »

Le chanteur pressa son sexe contre celui du rouquin et fit un léger mouvement de hanches pour mettre une image sur la question qu'il venait de lui poser.

« Réponds. Tu la veux ? Tu la sens ? Tu veux que je te la mette ?

- Mmmhhh... Haaaan...

- Je vais prendre ça pour un oui. »

Il embrassa Kurosaki à nouveau, sa langue partant directement à la conquête de sa bouche, avant de faire glisser ses lèvres sur le cou de l'orangé et de lui asséner quelques coups de dents. Ses mains se glissèrent entre le corps d'Ichigo et le matelas, se posant à nouveau sur ses belles petites fesses rebondies, les doigts cherchant une nouvelle fois à s'introduire en lui.

Le désir s'était insinué crescendo en Hisagi, s'il avait réussi à amener le rouquin au point de non-retour, lui n'en était pas loin non plus. Sa bouche se dirigea vers son oreille et quand ses lèvres effleurèrent le lobe, un seul mot était encore capable de franchir ses lèvres, son cerveau totalement incapable d'énoncer une phrase correcte et réfléchie.

« Capote ?

- Gnnnhh. Tiroir ! »

Sans vraiment regarder dans la bonne direction, ses yeux happés par ceux d'Ichigo, sa main chercha à tâtons la table de nuit à sa droite et en ouvrit le tiroir avec quelques difficultés. Il la plongea à l'intérieur pour trouver ce qu'il cherchait.

Dans la précipitation, quand il avait senti un emballage de préservatif sous ses doigts, il s'en était emparé sans faire réellement attention, et avec la protection de latex, il avait également attrapé une photographie.

Sur le coup, il n'y avait pas fait attention, son cerveau bien trop occupé à vouloir au plus vite déchirer l'emballage et poser sur son sexe la capote pour pouvoir enfin s'enfoncer dans ces chairs étroites et si chaudes qu'elles ne pouvaient être que les annonciatrices du paradis.

Rapidement, il avait soulevé les hanches du rouquin et s'était présenté à son entrée. Les yeux voilés par le plaisir, l'orangé le regardait, attendant avec le plus de patience possible le moment où il allait enfin pouvoir se faire prendre.

Quand il sentit le gland s'approcher et pousser pour entrer en lui, il s'accrocha aux épaules du brun, captant ses orbes noires.

« Doucement.

- T'inquiète, je fais toujours ça en douceur... Au début. »

Hisagi n'était pas un monstre, aussi forte son envie soit-elle, il n'irait jamais empaler brusquement un homme alors qu'il ne l'avait pas encore pénétré. Le plaisir devait durer et surtout être réciproque. Alors il fit doucement glisser, centimètre par centimètre, son sexe dans l'antre de Kurosaki.

L'orangé avait serré les dents. Plusieurs mois sans rien recevoir à l'intérieur de son corps avait forcément eu quelques conséquences et ses parois internes n'étaient plus assez dilatées pour un rapport dur, même s'il en avait une envie folle.

Il s'appliquait à respirer le plus doucement et le plus calmement possible pour faire passer la douleur. Même si le chanteur avait tenu parole, les premiers mouvements avaient été difficiles. Et comme si cela pouvait changer quelque chose, il avait enfoncé ses ongles dans les épaules de Shuuhei à chaque fois que la douleur se faisait un peu trop ressentir.

Petit à petit, son corps sembla s'habituer au corps étranger en lui et l'excitation prit à nouveau le pas sur le reste de ses sensations. Au grand soulagement du brun, il avait lâché ses épaules et avait alors posé ses mains sur ses hanches pour le guider un peu plus loin et un peu plus fort en lui.

Sans qu'aucun ne s'en rende réellement compte, le rythme des coups de reins avait considérablement augmenté et sa prostate, rudement mise à mal, faisait voir à Ichigo des milliers de petites étoiles.

Le sexe c'est comme tout, il suffit de passer un petit moment sans pratiquer pour que tout ce que l'on peut ressentir soit directement amplifié dès qu'on s'y remet. Et là, le chanteur n'était en lui que depuis quelques minutes qu'il sentait déjà les premiers signes de l'orgasme. Et le brun qui y allait de plus en plus fort et de plus en plus vite ne l'aidait pas vraiment à se contrôler.

« Hisa... Haaann... Shuu... Mmmmhhh... Merde... Oui ! Gnnnhh... Oh pu...tain... Je... Hisagi, je... »

Malgré la tournure on ne peut plus complexe et désordonnée, le tatoué avait très vite compris le fond de la pensée de son rouquin. Il devait l'avouer ça l'embêtait un peu parce qu'il se sentait on ne peut mieux enfoui dans ce corps chaud et accueillant, mais il se retira quand même assez rapidement. Lui était encore bien loin de son orgasme et il préférait nettement que l'orangé dure également un peu plus longtemps.

« La vache ! C'est... C'est... Bordel, j'étais à deux doigts de tout lâcher. »

Le chanteur lui adressa un sourire en coin pendant que Kurosaki passait une main sur son front en tentant de se remettre de son trop plein d'émotions.

« Ouais, c'est ce que j'avais cru comprendre. Mais j'en ai pas encore fini avec toi. »

Pendant les minutes qui suivirent, les deux hommes ne firent que s'embrasser et se caresser du bout des doigts. Il fallait garder l'envie intacte, mais faire rebaisser la tension. Progressivement, la respiration de Kurosaki reprit un rythme normal et Hisagi sut qu'il pouvait à nouveau faire monter la température.

Après un dernier baiser, il fit glisser sa main vers le postérieur du roux et en titilla l'entrée. Celui-ci se cambra allègrement contre son corps en un gémissement suggestif qui lui confirmait qu'il était à nouveau d'attaque.

« Allez, retourne-toi. »

L'orangé ne se fit pas prier et tourna immédiatement son corps pour se retrouver allongé sur le ventre. Les doigts du chanteur se posèrent sur ses épaules et descendirent lentement le long de son dos jusqu'au haut de ses cuisses, laissant sur leur passage une traînée de chair de poule qui contrastait grandement avec la sueur qui couvrait tout son corps.

« Non, pas comme ça. A quatre pattes ! »

Rien que l'image qui se forma dans le cerveau d'Ichigo le fit gémir. Dans sa tête, il se voyait en levrette sur son lit avec le brun derrière lui qui admirait ses fesses. Il s'imaginait fermer les yeux et haleter de plaisir sous les coups de reins. Bon dieu qu'il avait chaud ! Et qu'il avait hâte que le tatoué se mette enfin en mouvement !

Forcément dans sa position, il ne pouvait pas voir Shuuhei. Il avait senti le matelas bouger sous le poids du brun mais ne savait pas exactement où il se trouvait.

Hisagi était bel et bien en position, mais avait stoppé son geste. En bougeant pour se placer derrière les fesses de l'orangé, ses yeux furent attirés par quelque chose qui se trouvait au sol. Il s'était un peu contorsionné pour attraper la photographie qu'il avait fait tomber du tiroir quand il s'était emparé du préservatif et la regardait maintenant avec de grands yeux ronds.

« Hey mais c'est quoi ça ?

- Quoi ? »

Kurosaki avait tourné la tête le plus loin qu'il le pouvait pour essayer d'apercevoir le brun, mais de là où il était-il ne pouvait pas voir ce qu'il regardait avec cette tête d'ahuri.

« C'est quoi cette photo ? Qu'est-ce que tu fous avec le bassiste des Espada ? »

Sous la panique, l'orangé se retourna vivement et avant que le brun ne puisse comprendre quoi que ce soit, il lui avait arraché l'image des mains et la rangea dans le tiroir qu'il referma d'un geste sec.

« Putain mais ça te prend souvent de fouiller dans les affaires des autres ?

- Oh du calme, elle est tombée quand j'ai cherché la capote. T'as toujours pas répondu à ma question, qu'est-ce que tu fous avec Jaggerjack ?

- C'est mon ex ! C'est bon t'es content ? »

Ichigo était maintenant persuadé qu'il pouvait dire adieu à son orgasme fulgurant, celui-là même qu'il n'était pas loin d'atteindre il y avait à peine dix minutes de ça. Il se renfrogna sur lui-même, attendant le coup de grâce.

Au lieu de ça, Shuuhei, d'un habile mouvement, lui fit reprendre sa position initiale, à quatre pattes sur le lit.

« T'inquiète, dans deux minutes t'auras même oublié comment il s'appelle. »

Sans le prévenir, il attrapa les hanches de l'orangé et s'enfonça d'une traite dans son antre. Ichigo n'aurait su dire si c'était la surprise, le plaisir ou l'exacerbation des sensations qu'il ressentait à nouveau au contact du sexe d'Hisagi, mais il n'avait eu d'autre choix que de se cambrer à s'en casser le dos et en poussant un cri qui tenait plus du hurlement que de la simple expression du plaisir.

Cette fois, le chanteur était bien décidé à ne plus s'arrêter avant d'en avoir terminé. Ses allées et venues dans le corps du rouquin étaient fortes dès le départ. Il s'évertuait à sortir presqu'entièrement, ne laissant que son gland prisonnier de son anneau de chair avant de s'enfoncer à nouveau dans un geste brusque qui venait directement cogner la prostate.

Petit à petit, sous le déferlement d'étoiles blanches qui peuplaient sa vision, Ichigo se redressait pour finir à genoux, le dos contre le torse de Shuuhei. Une de ses mains s'était enroulée autour de la nuque du chanteur pendant que l'autre était sur son propre sexe, jouant tantôt avec sa verge, tantôt avec les doigts que Hisagi avait également posés sur son membre.

Il se sentait à nouveau venir, il sentait clairement sa colonne de chair palpiter de plus en plus fort, à chaque fois que ses doigts ou ceux d'Hisagi venaient chatouiller cette veine bien précise juste en dessous de son gland. Sa respiration se faisait de plus en plus erratique et son cœur cognait tellement fort dans sa poitrine qu'il donnait l'impression de vouloir s'échapper de sa cage thoracique.

« Shuuhei ! Je... Je... Haaann !

- Oui, vas-y, laisse-toi aller, j'attends plus que toi. »

Les mots en ajoutant encore à son excitation, c'est dans un long râle qu'il sentit sa semence s'échapper de lui et couler lentement sur ses doigts. Les spasmes qui avaient agité tout son corps le firent trembler de part en part et son anneau de chair s'était tellement contracté sur la verge du brun que celui-ci s'était senti prisonnier l'espace d'une seconde et avait joui lui aussi.

Doucement, Hisagi s'était retiré du corps encore secoué de tremblements. Son soutien s'étant écarté de lui, Ichigo retomba mollement sur le matelas, les bras pantelants, la tête dans son oreiller, les fesses toujours relevées et les orteils toujours repliés sur eux-mêmes des suites de ce qui serait certainement très longtemps son plus gros orgasme.

Mais une fois que toute la tension fut retombée, une fois qu'il s'était à nouveau allongé en prenant bien soin de tourner le dos au brun, il ne savait plus trop comment réagir. Il avait senti le chanteur se coucher sur le lit, enlever le préservatif usagé de son sexe avant de s'en débarrasser en le jetant dans la petite poubelle qui se trouvait près de la table de chevet. Et maintenant quoi ? Qu'est-ce qu'il devait faire ?

Devait-il reprendre son attitude première quand le chanteur avait pénétré son appartement ? Est-ce qu'il devait le mettre à la porte ? Ce n'était peut-être pas la meilleure solution et il ne pouvait décemment pas simplement se retourner en lui disant « merci, c'était chouette, mais maintenant tu te casses ».

Et puis il fallait aussi se demander ce que pensait Hisagi. Comment est-ce que lui voyait les choses ? Et pour qui il le prenait maintenant qu'il avait cédé à ses avances ? Certainement pour une pauvre petite groupie qui ne cherchait qu'à se faire le plus de célébrités possible. Surtout maintenant qu'il savait qu'il avait été en couple avec le bassiste des Espada, il y avait fort à parier qu'il ne le prendrait plus au sérieux.

Contre toute attente, Shuuhei mit fin à ses interrogations sans queue ni tête en se rapprochant de lui. Il avait glissé un bras autour de sa taille pour le rapprocher de lui. Quand son dos vint toucher le torse du chanteur, il sentit les lèvres effleurer son oreille.

« Tu sais, je veux bien reprendre cet appart'… A la condition que tu restes y vivre aussi. »

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Commentaires
C
et bin voila on reprend les vieilles habitudes. c'est à dire se coucher bien trop tard parce qu'on peut pas lacher la lecture. mais c'est pas grave demain quand je m'endormirais en cours ce sera pour la bonne cause ^^ comme d'habitude une écriture que j'apprécie énormément, et des lemons me rendant les yeux vitreux... c'est signé lylyne! merci
C
Ah bah je ne savais pas que tu avais réalisé un site web rien que pour toi ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Je tacherais d'y penser et de passer régulièrement pour avoir de tes news et tes fics !!<br /> <br /> <br /> <br /> Bon, je l'avais déjà lu mais c'est toujours un plaisir de te relire !! Ton écriture est certainement l'une des meilleurs à mes yeux. Mais ça tu le sais déjà !<br /> <br /> <br /> <br /> Gros bisous et à bientôt !
Y
je ne sais pas mais je suis de Marseille et il fait chaud mais là. j'ai trop bien aimé j'adore se couple :-)
S
Ben ma vieille xD<br /> <br /> Ton Shuuhei est toujours aussi ... hummmm x)<br /> <br /> Et je suis soufflée, pas une faute ! Du bon travail quoi x)<br /> <br /> Tu peux compter sur moi pour te suivre sur ce site ma grande x) avec attention même !
B
Bon, j'ai déjà lu en avant première, mais ça fait toujours plaisir de voir cet OS *qui était à la base à ma demande en plus! J'ai de trop bonne idée XD*. <br /> <br /> J'ai hâte de voir les prochains OS qui vont tomber. <br /> <br /> Et j'ai encore plus hâte de voir ta réaction par rapport à la bannière. ^^<br /> <br /> Oooh, et faudra te donner le lien de notre site web! *d'ailleurs j'ai toujours pas fait de bannière pour notre site.... Miss va me taper dessus si elle savait que j'ai la tienne aussi vite*<br /> <br /> <br /> <br /> Bon à plush!
YAma nashi, Ochi nashi, Imi nashi
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